Les salarié-es appréhendent le moment où ils et elles se retrouveront à gérer un accident grave de voyageur (AGV), redoutant d’être l’agent de conduite du train qui percute un individu, ou bien de se trouver dans le train d’en face, ou encore d’être l’agent de station/gare ou de maîtrise qui intervient sur les lieux de l’accident. Rien ne prépare l’agent à se retrouver dans cette situation, aucune démarche de prévention, aucune formation. Quelle prise en charge par l’employeur et quel accompagnement pour les agents victimes d’un suicide ou d’un accident ?
Choc psychologique et traumatisme
Le fait de provoquer la mort de quelqu’un, qui plus est dans le cadre d’une mission de service public, même si c’est de manière involontaire, et sans qu’il n’y ait aucun moyen de l’éviter, provoque nécessairement un choc psychologique grave chez l’agentE de conduite. Le choc psychologique ne sera pas tout à fait le même pour unE conducteur/trice (Cr) qui « heurte » en pleine voie une personne qu’il distingue à peine, que pour celle ou celui se trouvant dans le train d’en face et qui assiste à l’accident. Il sera différent également selon s’il s’agit d’un suicide sur un quai de station ou en tunnel. Tous les sens sont mis à rudes épreuves et enregistrent à leur manière l’événement. Le traumatisme s’applique indiscutablement aux agent-es confronté-es à un accident de personne.